Urania Ligustica

Delizie in villa

Franz Xaver von Zach

Nota sulle eclissi dei satelliti medicei (1819) 1

Delizie in villa


Indicatore di completezza



Frontespizio


A cette occasion, nous ne pouvons pas nous dispenser de rapporter ici un fait, à la gloire d'un noble patricien de la ville, dans la quelle nous publions présentement notre Correspondance astronomique. L'an 1716 le 24 février, M. le Marquis Paris Maria Salvago, (†) grand amateur et cultivateur de [<441-442>] l'Astronomie à Gênes, y contribua par son observation, à compléter une de ces éclipses rares, dont nous parlons. C'était la sixième qu'on avait observé alors. Maraldi observa l'immersion à l'observatoire Royal de Paris, les nuages l'ont empêché de voir l'emersion, qui devait arriver la même nuit; le Marquis Salvago l'avait observée a Gènes, et Maraldi s'en est servi, pour trouver le tems de la durée de cette éclipse, qui s'accordait parfaitement avec une autre émersion, observée à Marseille par le P. Feuillée, observation qui avait confirmé la position des noeuds de ce satellite, déterminée par Cassini sur ses anciennes observations.

(†) Nous avons fort peu de données biographiques sur cet illustre savant et astronome génois. Tout ce que nous avons pu recueillir, c'est qu'il est mort à Gênes ab intestato le 7 Mars 1745.2 Li tradition a Gênes porte, que l'esprit, et surtout la présence d'esprit était héréditaire dans cette famille. Un de ses savant compatriotes, très-versé dans l'histoire de sa patrie, nous a raconté une anecdote piquante du grand père de notre Astronome, laquelle n'a jamais été publiée et qui mérite de l'être. Nous la transmettons ici au biographe futur de l'Astronome, qu'il attend encore, et qu'il mériterait bien plus que tant d'autres.

Tout le monde connaît la satisfaction orgueilleuse et humiliante que Louis XIV exigea des génois en 1685, en réparation de prétendues offenses et insultes que la république avait faites à ce Roi. S. M. promit de pardonner, pourvu que le Doge, accompagné de quatre Sénateurs vint faire des excuses de la part de la république. Quelque répugnance qu'eussent les génois à subir une loi si humiliante, il fallait obéir. Le Doge François Marie Imperiale Lercaro et quatre Sénateurs, Jeannettin Garibaldo, Augustin Lomellino, Paris Marie Salvago et Marcel Durazzo se rendirent à Paris pour satisfaire l'ambition de Louis XIV. Ils eurent audience à Versailles au milieu d'une grand cour imposante, et d'un concours immense de peuple, que la curiosité avait attiré pour voir ce qui avait jusqu'alors été sans exemple. Le Roi reçut le Doge et les Sénateurs en leur grands costumes, sur un trône très-élevé, avec tout le faste, et l'orgueil d'un despote asiatique, le Doge fut obligé de faire au pied du trône, un discours le plus respectueux et le plus soumis, dans lequel il dit entre autres choses: Que sa république avait une douleur très-vive des sujets de mécontentement qu'elle avait donné au Roi, qu'elle ne pourrait jamais s'en consoler, que sa Majesté ne leur eut redonné ses bonnes grâces, et que pour marquer l'extrême désir qu'elle avait de let mériter, elle envoyait son Doge et quatre Sénateurs lui demander pardon, dans l'espérance qu'une si singulière démonstration de respect persuaderait à Sa Majesté, jusqu'à quel point les génois estimaient sa Royale bienveillance, ec.

Ce discours fini, le Roi en descendant les marches de son trône, laissa tomber un de ses gants tout près du Doge , qui fit un mouvement pour le relever; Salvago placé à côté du Doge, le retint par le bras, en lui disant tout bas "ne faites pas cela". Le Doge ne ramassa pas le gant. Louis XIV, qui s'était apperçu de ce qui avait eu lieu, demanda quelques momens après, comment s'appellait ce Sénateur, en le montrant du doigt? Salvago, Sire! fut la réponse. Ah! Ah! Salvago, répliqua le Roi, il ne parait pas si sauvage! Apparemment le Marquis Salvago connaissait en homme d'esprit, des grandeurs beaucoup plus réelles que celle-là.

Cette conduite de Louis XIV, et cette réception mortifiante d'un Chef Souverain d'une autre nation, reconnu dans le monde entier comme tel, révolta dans le tems les esprits de tous ceux, qui n'étaient pas français. Les courtisans de cette cour corrompue se permettaient à cette occasion des plaisanteries les plus indécentes, et ne voyaient pas, que par leur délire, ils ne faisaient que susciter des ennemis à leur Roi, qui effectivement, comme l'ont sait, a eu ensuite tout l'Europe contre lui. Dans les nouveaux mémoires du Marquis de Dangeau, écrits dans le tems, et publiés en 1818 par le Montey à Paris, on trouve page 14 cet article. "18 Avril. Le Roi apprit en rentrant à ténèbres, que le Doge de Genês était arrivé à Paris, étant venu de Lyon PAR LA DILIGENCE!".




1 F. X. von Zach, [nota sulle eclissi dei satelliti medicei alla "Lettre XXI" di H. Flaugergues], Correspondance astronomique, géographique, hydrographique et statistique, 2 (Genova, A. Ponthenier, 1819), nota 1 alle pp. 441-442 Link esterno Google libri _A_ (per Oxford University), _B_ (per University of Chicago), _C_ (per Biblioteca Nazionale Centrale di Firenze).

Altro possibile riferimento nella Correspondance: 1 ??? (1825), pp. 479-80 ???.

2 Cfr. le mie considerazioni in nota a C. Desimoni, "Notizie di Paris Maria Salvago e del suo Osservatorio astronomico in Carbonara", Giornale Ligustico di Archeologia, Storia e Belle Arti, 3 (1876), p. 52.



HTML 4.01 Transitional valido!    Day & Night... Night & Day!    CSS valido!
© Riccardo Balestrieri 2010-2016  –  Revisione 2 XII 2016  –  P. M. Salvago  –  Delizie in villa  –  Indice generale  –  Urania Ligustica